Reportage : A kholakhouré, les conflits entre éleveurs et agriculteurs toujours de mise

by Kolazine / il y a 108 mois / 0 Commentaires
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Comme la plupart des villes, villages et hameaux de l’intérieur du pays, le district de Khoulakhouré n’échappe pas à ce problème multiséculaire, né depuis des générations. Situé dans la région de Kindia et à quelques encablures de la sous-préfecture de Kolenté, le district de khoulakhouré est une zone essentiellement agro-pastorale.

En conséquence, les conflits entre agriculteurs et éleveurs sont plus présents, font des vagues et opposent souvent des familles entières, principalement en cette saison de labours. Les conséquences de ces accrochages sont parfois économiquement lourdes et bien souvent dramatiques car, faute de médiateur, certains finissent par en venir aux mains.

Rencontré par votre site, Saliou Tèla, un agriculteur se défend : « Nous souffrons beaucoup ici avec les animaux qui dévastent nos champs, bref tout ce que nous plantons. A cote de cela, il Ya les feux de brousse. Les éleveurs mettent souvent le feu à la brousse pour faire pousser les herbes afin de trouver à brouter à leurs animaux. On se plaint au niveau des responsables, mais comme ils ont de l’argent, ils finissent par gagner sur nous. Chaque année, chaque saison c’est comme ça, des champs entiers sont dévastés par les troupeaux. Nous demandons une fois encore aux autorités de trouver une solution à ce problème sinon c’est nous qui souffrons.»

Plus loin, au bout du village, nous avons rencontré un éleveur en attente de ses troupeaux. Plusieurs fois prié par notre équipe, il finit par nous confier : « Nous habitons tous ici. S’ils ont le droit de cultiver, nous avons aussi le droit de faire vivre nos animaux. Nous reconnaissons qu’ils sont souvent victimes et nous essayons de contrôler et suivre nos animaux pour les empêcher de détruire les champs, mais nous n’arrivons pas car, ils sont tellement nombreux que certains échappent à notre contrôle. Il y en a parmi eux qui se rendent justice eux-mêmes en tuant nos animaux. Ce n’est pas normal. Présentement, comme c’est la saison des labours, nous cherchons à changer d’endroit, le temps que la saison se termine. Si les autorités nous aidaient à trouver une solution définitive à cela, ce serait salutaire. »

En attendant, éleveurs et agriculteurs continuent de cohabiter dans de perpétuels problèmes qui sont loin de se terminer.

Amadou Keita








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