Création : ‘’ Et si on portait un peu Guinéen ? ’’, une autre réponse pour l’emploi des jeunes
On se demande sans le savoir combien de familles guinéennes rallient le marcher chaque jour pour se procurer de repose-pieds. Des chaussures qui pour la plupart ne tiennent pas pour longtemps tant le matériau utilisé et les normes de fabrication sont à désirer. Malgré tout, ils sont nombreux ces guinéens dont la préférence reste pour les produits étrangers. Un mauvais exemple pour les producteurs locaux qui auront certainement du mal à faire des revenus.
Pourtant bien de gens se battent à satisfaire ce besoin avec plus de garantie et d’originalité. C’est l’exemple de Mamadou Samba, un étudiant diplômé qui a opté pour la fabrication de chaussures à base de matériau de récupération, essentiellement des pneus usés.
Assied dans son atelier au quartier Cosa, dans la commune de Ratoma, il nous explique comment et pourquoi il s’est retrouvé dans ce métier : « Je ne suis pas cordonnier de naissance. Après mes études et par faute d’emploi, je me suis intéressé à ce métier que j’ai appris auprès d’un de mes grands qui n’est plus là. Et depuis, c’est ce que je pratique.
C’est même devenu ma passion. Et en attendant de trouver quelque chose, cela me permet de joindre les deux bouts. Sauf que rares de personnes achètent. Pour elles, c’est trop local. Par contre d’autres trouvent que c’est original et comme ça, on peut consommer guinéens me disent-elles. Mes produits sont achetés aussi par des étrangers, des touristes en particulier. Sauf qu’avec Ebola, ça ne marche plus. Pour la fabrication, c’est simple. Il faut des pneus usés, de la colle, un point de pointe pour chaussures. Et après, avec mon couteau, je coupe dans ce pneu des spécimens de semelles que je détiens. Chaque spécimen a un numéro particulier. Et après s’assemble les pièces avec la colle et les pointes et c’est près »
Mais à la question de savoir la différence qu’il entre ces fabrications et les autres chaussures sur le marché, Mamadou Samba a un autre avis : « Ce que je fais est plus garanti, original et simple. Ensuite, je vends moins chers. Ce que je voudrais, c’est l’aide de l’Etat car je pourrais en faire une petite entreprise où plusieurs jeunes pourraient travailler et gagner leurs vies »
Un exemple à suivre pour ces milliers de jeunes qui attendent encore leur premier emploi. Ils sont nombreux à compter sur l’aide de l’Etat. Ce qui est normal. Mais en attend comme le dirait l’adage, il n’y a pas de saut métier et tiens un vaut mieux que deux, tu l’auras. Réveiller et exploité les initiatives personnellement pourrait être une autre solution pour répondre à l’épineuse question de l’emploi des jeunes en Guinée.
Amadou Keita