Journée mondiale de la liberté de presse : Idrissa BARRY, journaliste : « L’état des lieux en Guinée est un peu triste »

by Kolazine / il y a 48 mois / 0 Commentaires
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Ce dimanche 3 mai 2020 marque la journée mondiale de la liberté de presse. Contrairement aux années précédentes, cette édition n’a pas connu d’événement majeur, à cause de la crise sanitaire marquée par le coronavirus qui secoue presque toute l’humanité et qui continue d’endeuiller des familles.

Mais tout de même, notre rédaction s’est pencher à interroger certains professionnels de la presse, pour nous livrer leurs impressions par rapport à cette liberté de presse en Guinée. C’est bien dans ce cadre, que nous avons joint Idrissa Barry, Journaliste à la télévision 2S TV, basée au Sénégal. Dans son intervention, Idrissa Barry nous dépeint l’état des lieux de la presse en Guinée.

« L’état des lieux en Guinée est un peu triste. Parce que si les journalistes ne sont pas dans les bonnes conditions de travail, s’ils n’ont pas un bon salaire, s’ils n’ont pas d’assurance sanitaire, s’ils n’ont pas de logement, c’est déjà compliqué. A cela s’ajoute, le fait que nous soyons dans un pays où la démocratie régresse, où la liberté d’expression n’est pas respectée, où les journalistes sont toujours victimes des bavures policières, des bavures des autorités de la place et sans protection, ça rend les choses très difficiles. Je pense qu’il faut travailler à ce que les journalistes soient dans des meilleures conditions de travail, afin d’être des vrais journalistes qui vont chercher les informations à la source, les traiter et informer juste et vrai la population ». Explique t-il.

Poursuivant son intervention, Idy Barry plaide à ce qu’on donne une nouvelle image au métier de journaliste et d’opter pour l’identification des vrais professionnels dans le domaine.

« Il faut redonner une nouvelle image à notre métier. Le journalisme est un métier noble, donc ça se mérite. Il faut identifier ceux qui sont journalistes et ceux qui ne le sont pas, pour pouvoir distribuer la carte de presse nationale. Ceux qui ont fait les études de journaliste méritent d’être les premiers bénéficiaires dans les stations de radio, dans les télévisions, au niveau de la presse écrite et la presse en ligne ». Propose notre interlocuteur.

Prenant l’exemple sur certains pays comme le Sénégal, Idrissa Barry regrette le fait que les journalistes en Guinée soient dans des conditions précaires.

« Il y’a beaucoup de choses à faire. Un grand salut à tous ceux qui se battent, matin, midi et soir pour faire en sorte que ce métier soit respecté, que ses travailleurs soient respectés et qu’ils soient mis dans toutes les conditions. Moi je vie dans un pays (ndlr, Sénégal), où la liberté de presse est beaucoup plus respectée, bien qu’il ait des bavures un peu partout en Afrique. La presse est bâillonnée, violentée, à cela s’ajoute le manque de professionnalisme de certains parmi nous, l’irresponsabilité de certains patrons de presse qui créent des médias, mais qui ne créent pas de conditions de travail pour ses travailleurs ». Martèle t-il.

Pour finir, Idrissa Barry invite les autorités à garantir la sécurité des journalistes et les patrons de presse à mettre leurs travailleurs dans les conditions optimales, devant permettre à ces derniers d’exercer leur métier de façon professionnelle.

« Il faut protéger les journalistes, parce que si tu n’as pas une vie sociale garantie, tu n’as pas un bon salaire, y’a pas de raison que tu ne deviennes pas ce que nous on appelle un journaliste alimentaire, toujours à la recherche de ‘’gombo’’. A partir de ce moment, le journaliste cesse d’être impartial et c’est ce qui est encore plus grave. Prce qu’il peut attiser la haine, il peut diffamer, il peut créer toute sorte de choses. Il faut donc que la presse soit respectée et mise dans toutes les conditions », insiste Idy Barry.

Espérons que ce cri de cœur sera entendu et sera mis en application par l’ensemble des parties concernées dans ce domaine.


Samba Marco

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